Les conclusions d’une enquête sur la perception de la sécurité et de la justice à Abidjan ont été publiées. Voici quelques éléments à retenir.
Par Maxence Peniguet
Pour cette enquête, 1 000 Abidjanais ont été interrogés sur le terrain par la Harvard Humanitarian Initiative, un projet de l’Université Harvard, aux États-Unis. Un échantillon qui devait faire en sorte de « fournir des résultats représentatifs de la population de la ville d’Abidjan ». L’enquête, en elle-même, a eu pour objectifs d’évaluer l’exposition globale à la violence au sein des habitants, de documenter l’attitude et l’opinion sur la justice transitionnelle, ainsi que d’examiner comment les Abidjanais accédaient aux informations relatifs à la Cour pénale internationale (CPI). Les facteurs qui influencent la connaissance de la Cour et les corrélations entre les sources d’information et la perception de la CPI ont aussi été analysés.
5 % évaluaient leur niveau de connaissance sur la CPI comme « bonne ou très bonne »
En ce qui concerne les moyens nécessaires pour obtenir la paix en Côte d’Ivoire, sur les 1 000 Abidjanais interrogés, 20 % ont déclaré qu’il était nécessaire d’établir la vérité, 20 % pensaient à la création d’un dialogue entre les groupes ethniques, 9 % préféraient la délivrance d’amnisties, 9 % l’arrestation des responsables de violences et 5 % ont déclaré qu’il fallait d’abord penser à la compensation des victimes. Le rapport précise tout de même : « Quand on leur a posé la question directement, plus de la moitié des répondants ont déclaré qu’il était important de tenir les auteurs de violences responsables (55%) et que l’obtention de la justice pour les violences était nécessaire (69 %). »
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Au niveau de la connaissance de la Cour pénale internationale, 94 % des personnes interrogées avaient entendu parler de cette institution, 78 % à la télévision. Et seulement 5 % évaluaient leur niveau de connaissance sur la CPI comme « bonne ou très bonne ».
La confiance des répondants dans la Cour était faible : 67 % ont indiqué avoir « un peu ou pas de confiance dans la CPI ». Mais lorsque la discussion avec eux était plus ouverte, le rapport indique qu’autour de « la moitié des répondants étaient positif envers la Cour. » Un tiers des interrogés ont expliqué que la CPI avait pour eux un impact positif sur la paix, tandis que 34 % pensaient le contraire, le reste préférant rester neutre.
Vous pouvez accéder à l’enquête (en anglais) en cliquant ici.
[Photo : Sur le campus de Harvard. Crédit : Omer Kabir/Flickr]